Votre enfant est au lycée et vous sentez que le sujet de l’orientation prend toute la place. En Seconde, il faut prévoir les choix de spécialité. En Première, il est essentiel de savoir quelle spécialité arrêter et identifier éventuellement les options à choisir. Enfin en Terminale, il est temps de préparer Parcoursup et de faire les choix de l’orientation post-bac.
Vous avez envie d’aider, mais vous ne savez pas par où commencer. Vous avez lu, écouté, demandé… mais vous êtes encore plus perdu. C’est normal. Dans cet article, je vous propose une approche claire et bienveillante pour devenir un co-pilote rassurant dans ce moment clé.
1. Comprendre ce qui se joue vraiment derrière l’orientation
Comment aider son enfant à trouver sa voie quand on est soi-même perdu ? C’est une question que se posent aujourd’hui de nombreux parents de lycéens. L’orientation scolaire n’est plus une formalité : c’est devenu une épreuve parfois douloureuse, source de stress et d’incertitude.
L’orientation scolaire : une source de tension croissante pour les familles
Entre les réformes successives, les calendriers resserrés, les informations contradictoires et l’angoisse de « se tromper », il est facile de se sentir dépassé. Beaucoup de parents me confient cette impression de ne plus savoir comment accompagner leur enfant sans l’influencer ou le bloquer.
Le poids des attentes sociales et familiales
À ce stress s’ajoutent des pressions plus subtiles. Peut-être avez-vous entendu ces phrases dans votre entourage : “Chez nous, on est ingénieur de père en fils” ou “on est la 3ème génération de médecin (architecte, dessinateur, … au choix!).” Parfois, ce sont les comparaisons avec les enfants des amis ou des collègues qui alimentent l’angoisse. On se demande : et si mon enfant était “moins bon” ? Et s’il ratait sa vie avant même de l’avoir commencée ?
Orientation et incertitude : un cocktail anxiogène
L’avenir économique est flou, les métiers de demain inconnus, et les cursus toujours plus nombreux. Dans ce contexte, le mot “orientation” peut rapidement rimer avec tension, pression, voire confrontation.
Votre rôle : la boussole, le phare et le co-pilote
Et pourtant, dans cette zone de turbulence, vous avez un rôle irremplaçable. Celui de co-pilote. Vous n’êtes ni le capitaine qui impose la direction, ni le passager passif. Vous êtes celui ou celle qui aide à lire la carte, à se repérer dans la tempête, à garder un cap sans l’imposer.
Lors de mes accompagnements et conférences, j’aime parler de boussole (les valeurs), de phare (la vigilance) et de compas (aider à fixer ou garder le cap). Ce rôle peut sembler flou, surtout quand on doute de ses propres capacités. Mais rappelez-vous : tant que vous êtes présent, à l’écoute, et engagé, vous ne pouvez pas mal faire.
🔗 Lire aussi :
2. Ce que veut vraiment dire « trouver sa voie »
Comment trouver sa voie quand on a 16 ou 17 ans ? L’expression est belle… mais elle fait souvent peur. Elle semble désigner une seule route à suivre, un métier à vie, un destin à ne pas rater. Et c’est justement cette image figée qui génère tant de pression, chez les jeunes comme chez leurs parents.
Trouver sa voie, ce n’est pas choisir une case, c’est tracer un chemin
En réalité, “trouver sa voie” ne signifie pas avoir une réponse définitive. Cela veut dire commencer à explorer, avancer avec curiosité, tester des directions. C’est une dynamique, pas une obligation. Dans le cadre de l’orientation scolaire, cela revient à formuler une première hypothèse de parcours, en sachant qu’elle pourra évoluer.
Votre ado n’a pas besoin de décider aujourd’hui ce qu’il fera toute sa vie. Il a besoin d’apprendre à se connaître, de mieux cerner ses envies, ses besoins, ses modes d’apprentissage. Le plan de carrière viendra plus tard, laissons lui le temps de grandir !
Se construire par essais et ajustements
Certains jeunes trouvent un cap très tôt, d’autres avancent par étapes. Et c’est normal. Dans mes accompagnements, je dis souvent : “Ce n’est pas l’itinéraire qui compte d’abord, c’est la capacité à rester en mouvement.” Un stage raté, un vœu abandonné, une hésitation entre deux filières : rien de tout cela n’est un échec. Ce sont des repères.
L’orientation, ce n’est pas réussir du premier coup. C’est se donner le droit d’essayer, et parfois de changer.
Le rôle du parent : soutenir sans fixer
Votre rôle, encore une fois, n’est pas de tracer la ligne droite. C’est d’offrir un espace sécurisé pour réfléchir, essayer, ajuster. De faire en sorte que votre enfant ne se sente ni jugé, ni contraint, mais libre d’explorer avec confiance.
Et cela suffit amplement pour être un co-pilote solide.

3. Créer un climat propice au dialogue
Aider son enfant à s’orienter commence souvent par une chose toute simple : parler. Mais en pratique, c’est souvent ce qu’il y a de plus difficile. Les ados sont parfois sur la défensive, fuyants, ou simplement peu bavards. Beaucoup de parents me disent : “Il ne veut pas en parler avec moi”, ou “Chaque fois que j’aborde le sujet, il se ferme.”
Pour que le dialogue sur l’orientation scolaire puisse exister, il faut d’abord créer un cadre sécurisant, sans jugement, où chacun se sent libre d’exprimer ce qu’il pense, même si ce n’est pas clair ou abouti. De vous à moi, c’est la partie la plus difficile ! Je me souviens de nombreuses discussions qui ont tourné au vinaigre avec mes filles parce que je prenais la mauvaise posture … ou juste parce que ce n’était pas le bon moment pour aborder les sujet. A l’heure où j’écris ces lignes, je constate que j’ai parfois fait les mêmes erreurs que tous les parents : penser à ma temporalité et non celle de mes enfants.
Adopter une posture d’écoute active
Parler d’orientation ne veut pas dire poser une question et attendre une réponse. C’est souvent plus subtil : il s’agit de montrer à votre ado que vous êtes disponible, curieux, à l’écoute, sans être pressant ni directif.
Voici quelques principes pour adopter une posture d’écoute vraiment utile :
- Se taire vraiment pendant qu’il parle, même si ses réponses sont floues.
- Reformuler pour montrer qu’on a compris (“Donc si je te suis, tu te sentirais bien dans un métier plus concret ?”).
- Résister à la tentation de donner son avis trop tôt (oui, je sais que c’est tentant mais il faut résister 🙂)
- Accepter l’incertitude : tout ne sera pas clair en une conversation.
C’est en cultivant cette posture que vous pouvez devenir un repère calme, une oreille précieuse, une boussole discrète.
Les questions qui changent tout
Besoin d’un coup de pouce pour démarrer la conversation ?
Je vous ai préparé une sélection de 30 questions ouvertes spécialement conçues
pour faciliter le dialogue avec votre ado sur l’orientation.
👉 À utiliser en voiture, en balade ou autour d’un repas, sans pression
Des questions ouvertes pour faire émerger la réflexion
Beaucoup de jeunes ont du mal à répondre à “Tu veux faire quoi plus tard ?”. C’est normal ! La question est trop frontale, trop définitive. Préférez des questions ouvertes, plus souples, plus accessibles, qui invitent à explorer plutôt qu’à se positionner.
Voici quelques exemples que vous pouvez utiliser :
❓“Qu’est-ce que tu préfères dans ta journée de lycée ?”
❓“Est-ce qu’il y a des matières où tu oublies un peu le temps ?”
❓“Tu te verrais plutôt travailler avec tes mains, avec des gens, derrière un ordi ?”
❓“Est-ce que tu connais un métier qui t’intrigue, même un peu ?”
❓“Si tu pouvais tester un métier une semaine, tu choisirais quoi ?”
❓“Est-ce qu’il y a des choses que tu ne veux pas faire, à coup sûr ?”
Ces questions ont un pouvoir immense : elles libèrent la parole, ouvrent l’imaginaire, plantent des graines. Et surtout, elles montrent à votre enfant qu’il a le droit de chercher, d’hésiter, de ne pas savoir encore.
Une autre approche est de parler d’aborder le sujet en remplaçant « faire » par « être » : Qu’as-tu envie d’être dans 20 ans , où as-tu envie d’être ? » puis déroulez vos questions avec enthousiasme !
4. Trouver le juste rôle de parent
Le rôle des parents dans l’orientation scolaire est subtil : il ne s’agit ni d’être en retrait, ni d’être aux commandes.
Quand l’avenir de son enfant est en jeu, il est naturel de vouloir aider. Mais, vous l’aurez compris, l’orientation scolaire ne se pilote pas à la place de l’élève. Il ne s’agit pas de prendre le volant à sa place, mais de lui apprendre à lire la carte.
Si on garde la métaphore du voyage, votre rôle est clair : vous êtes le co-pilote, pas le capitaine.
Être co-pilote, pas capitaine
Le capitaine décide, trace l’itinéraire, impose le cap. Le co-pilote, lui, observe, conseille, rassure, ajuste, sans jamais retirer à l’autre la responsabilité de ses choix. Votre enfant a besoin de sentir que vous êtes là, mais qu’il reste maître de son parcours.
Dans mes accompagnements, je vois trop souvent des jeunes paralysés par la peur de décevoir ou de se tromper. Ce qu’ils attendent, ce n’est pas une solution toute faite, mais une présence qui sécurise sans étouffer. En d’autres termes : un adulte qui guide, mais qui fait confiance.
🧭 Être co-pilote, c’est :
- Aider à poser les bonnes questions, sans donner toutes les réponses.
- Fournir des repères, pas des injonctions.
- Être là pour relire une lettre de motivation, mais pas pour l’écrire.
- Encourager l’effort, mais accepter les hésitations.
- Suggérer des pistes, sans forcer une direction.
Soutien émotionnel et logistique : un double rôle essentiel
Votre ado ne vous demandera peut-être jamais clairement de l’aide… mais il comptera sur vous à chaque étape. Ce soutien peut prendre deux formes essentielles :
1. Un soutien émotionnel
Votre calme, votre écoute, vos mots rassurants sont précieux dans les moments de doute. Vous êtes un point fixe dans une période mouvante.
Même si votre enfant ne le montre pas, il se sent plus fort quand il sait que vous croyez en lui.
2. Un soutien logistique
Prendre un rendez-vous pour un salon, chercher une date de journée portes ouvertes, l’aider à structurer un rétroplanning Parcoursup : toutes ces petites actions concrètes sont un soulagement immense pour lui. Elles montrent que vous êtes investi, sans être intrusif.
Accompagner son enfant dans l’orientation : conclusion et prochaines étapes
Vous n’avez pas à être expert, mais à être présent
L’orientation scolaire peut vous sembler être un territoire flou, parfois inquiétant. Vous ressentez de la confusion, de la culpabilité, une peur de mal faire… et c’est normal.
Mais vous n’êtes pas seul·e. Et surtout, vous n’avez pas à devenir expert du système éducatif pour soutenir votre enfant.
Ce dont il a besoin, c’est d’un parent présent, à l’écoute, capable de l’encourager tout en lui laissant sa liberté.
Un co-pilote bienveillant, qui l’aide à avancer, même quand la destination n’est pas encore claire.
Le GPS de l’orientation : votre futur allié
Très bientôt, je proposerai un programme d’accompagnement spécialement conçu pour les parents de lycéens.
Son nom ? Le GPS de l’orientation.
Ce programme vous permettra de :
- Mieux comprendre les enjeux du système éducatif,
- Poser les bonnes questions à votre enfant,
- Explorer les voies possibles avec lui,
- L’aider à faire des choix éclairés, sans stress ni pression.
🎓 Grâce à lui, vous deviendrez un co-pilote éclairé, confiant et serein, capable de soutenir votre ado sans tensions ni conflits.
GPS de l'orientation : le Guide des Parents Sereins
👉 Vous souhaitez être informé·e dès le lancement ?
Avancer avec confiance, pas avec certitude
Votre enfant ne “trouvera” pas sa voie comme on trouve une station de métro.
Il va la construire pas à pas, avec ses expériences, ses essais, ses erreurs.
Et vous ? Vous serez là, pas pour décider, mais pour soutenir, interroger, encourager.
Ce que vous faites compte plus que vous ne le croyez.
Alors n’attendez pas d’avoir toutes les réponses.
Avancez avec confiance, ensemble.