Dis … c’est quoi ton métier ?

Miss K. a 12 ans, c’est ma nièce. Elle est brillante, a du caractère, elle est créative et (pour le moment) un peu fâchée avec les maths. Alors que sa mamie (ma maman) lui parlait de métiers et d’orientation, elle a fini par lui dire « Je ne m’inquiète pas, je demanderai à Tatine  » (c’est moi !). Arrive alors, au pas de course, la petite sœur, Miss C qui me regarde intriguée :

Dis... c'est quoi ton métier ?

 Ah… voilà une question bien plus complexe qu’il n’y parait et du haut de ses 8 ans, Miss C vient de faire naitre en moi un grand débat. Elle a raison de poser la question ! D’ailleurs, moi aussi je m’interroge : c’est quoi mon métier ?

Il est difficile d’avoir un métier qui n’a pas de nom officiel. Qu’est-ce que je suis ? En général, lorsque je me présente, je dis que je suis consultante en orientation scolaire. Mais … il me semble toujours que je ne dis pas tout. En réalité, mon métier est un métier à multiples facettes :

Je suis un peu ... "Consultante"

Selon le Larousse, un consultant est une personne qui donne des avis circonstanciés relatifs à son activité. Bof… « donner des avis circonstanciés » … ça m’arrive mais ce n’est pas ma seule casquette. A vrai dire, c’est même une casquette que j’utilise surtout lors des conférences pour les parents. Bien entendu, il m’arrive de devoir me prononcer sur la pertinence d’un projet mais mon métier est un métier d’accompagnement. Je permets à l’adorable qui m’est confié de préparer son parcours d’orientation pas à pas, en fonction de ses forces et de ses projets.

Je suis un peu ... "Accompagnante"

Là encore, allons vérifier du côté du dictionnaire. « Personne qui en accompagne une autre régulièrement ». Il est vrai qu’un accompagnement d’orientation scolaire demande du temps et plusieurs séances de travail mais si on considère qu’accompagner signifie « être avec une personne, lui tenir compagnie », ce mot devient moins pertinent pour définir mon métier. Certes, j’accompagne mais un peu comme un co-pilote : je questionne, j’informe, j’alerte et surtout… j’aide à la prise de conscience et de décision. Donc… j’accompagne mais pas seulement !

Je suis un peu ..." Conseillère"

Je dois tout de suite avouer que c’est la casquette que j’aime le moins. Non seulement je n’aime pas ce mot (ça me fait penser aux réunions de vente de boites de conservation en plastique) mais ça ne correspond pas à mon métier. Les adorables me posent souvent la même question « A ton avis, qu’est-ce que je devrais faire ? », ma réponse est toujours la même « Vivre ta vie ! ». Conseiller un ado en lui disant « je te verrais bien faire ça » ou « toi, tu es fait pour ça », c’est l’enfermer dans une posture qui n’est peut-être pas en adéquation avec sa personnalité. Certes, il m’arrive de conseiller (je peux conseiller d’assister à une JPO, de suivre un MOOC, de rencontrer telle ou telle personne, etc.) mais à mes yeux, et je sais qu’il y a débat sur ce point, l’orientation scolaire ne peut pas passer uniquement par la case « conseil ». C’est même à utiliser avec beaucoup de parcimonie. Donc il m’arrive de conseiller mais pas comme certains aimeraient que je le fasse.

Je suis aussi ... "Coach"

C’est le mot à la mode. Oui, je suis coach certifiée mais … quand je fais de l’orientation scolaire, je ne suis pas dans ma posture de coach. Un coach aide son client à trouver les solutions qui lui sont propres en lui posant les questions qui l’aident à évoluer. Je reconnais que jusqu’à présent c’est la définition la plus proche de mon activité mais j’utilise aussi des outils que ne sont pas ceux du coaching. Comme vu précédemment, je ne suis pas que dans une posture de coach avec les jeunes qui font appel à moi puisqu’il m’arrive de conseiller, accompagner, consulter !

Et voilà ! On revient au point de départ, avouez que vous avez le tournis !

Bref, me voilà bien ennuyée face à ma nièce. J’ai un métier qui n’a pas vraiment de nom … mais ce n’est pas grave, je suis suffisamment passionnée pour en parler pendant des heures. 

Tiens … elle est déjà repartie jouer dans le jardin ! Tant pis, je lui en parlerai une autre fois !